lundi 9 septembre 2013

Dossier : Irrésistible Nvidia Shield


Frustré de ne pouvoir jouer à Asphalt 8 sur Xperia Play ou Archos Gamepad, et potentiellement aux futurs hits Android tels que Dead Trigger 2 ou Modern Combat 5, j'ai finalement décidé de ne pas faire les choses à moitié et de craquer pour la surpuissante Nvidia Shield.

Quelques vieilles consoles et dizaines de vieux jeux revendus plus tard, j'ai pu réunir les 373 euros requis par l'annonce la moins chère repérée sur Ebay. La console n'étant sortie qu'aux USA et Canada, ce prix comporte les frais de port et de douanes, qui se montent à environ 80 euros. Cela fait donc la bécane à un prix avoisinant les 299 euros, soit le prix normal en dollars, qui devraient être celui demandé en euros lors d'une éventuelle sortie française (rien d'annoncé jusqu'à présent).

Difficile de trouver meilleure offre en France actuellement, à moins de se tourner vers les enchères et de compter sur la chance pour que le prix ne s'envole pas au dernier moment.

Hands on

Mais trève de ces tristes considérations matérielles, jeudi en rentrant chez moi, j'ai découvert un joli paquet poste contenant un encore plus joli paquet floqué du logo Nvidia. La boîte de la console est en effet particulièrement soignée et design, même Sony et Nintendo ne font pas aussi bien.

Mais ce qui compte le plus est bien entendu la machine et sur ce point, aucune déception, c'est même le contraire : dès la prise en main, le Nvidia Shield impressionne par son ergonomie parfaite, la sensation de robustesse qu'elle inspire et le degré de finition qui la caractérise. C'est tout simplement la machine la plus classe que j'ai eue entre les mains, Nintendo et Sony compris.


A l'allumage, l'émerveillement continue avec un écran d'une qualité encore supérieure à ce qui se fait de mieux ces derniers temps et un son d'une profondeur et d'une richesse de basses  jamais entendues sur une machine portable. Là encore, une claque, qui donne instantanément un coup de vieux à la PS Vita et plus encore à la 3DS.

Des jeux plus beaux et plus jouables que jamais

En attendant qu'Asphalt 8 se télécharge - enfin ! - j'ai pu tester Sonic 4 episode II et Expendable Rearmed, deux jeux offerts avec la machine. Malheureusement, ce sont de petites productions, sympathiques mais incapables de rendre justice à la puissance de la Shield.

Puis vint Asphalt 8, l'épisode le plus ambitieux de la série et de très loin. Autant Asphalt 6 et 7 étaient quasiment des clones, autant celui-là fait un bond en avant radical. Une refonte graphique et sonore totale qui lui donne l'air d'un jeu PS3 de dernière génération. Tout au moins avec tous les détails à fond, ce que la Shield permet aisément, avec une fluidité parfaite à l'arrivée. Et on récupère aussi le contrôle de l'accélérateur, point crucial abandonné sur le 7.


Un jeu aussi ambitieux visuellement, joué avec une manette bien lourde et largemement inspirée de celle de la 360, nous fait tout simplement oublier qu'on est sur console portable. On croirait une console de salon avec un mini écran HD au-dessus (d'autant que sa résolution est de 1280x720 contre 960x544 pour la Vita). J'ai repris ma Vita avec Killzone Mercenary, juste après Asphalt 8 et, assez incroyablement, j'ai eu l'impression de revenir en arrière, tenant une petite plaque avec des mini sticks au lieu d'un vrai pad et un son bien moins profond.

La manette est en effet un des gros points forts de la Shield, avec des vraies gâchettes R2 et L2 (les mêmes que sur 360), des boutons R1 et L1 et même R3 et L3 en pressant les sticks, qui eux aussi sont les clones de ceux de la manette 360 (on retrouve même les quatre petits point gravés dessus !).

Qui aime bien châtie bien

Tout n'est cependant pas parfait au pays merveilleux de la Shield. Tout d'abord, beaucoup d'anciens jeux ne sont pas optimisés pour le pad, réel point noir pour ceux qui aiment rejouer à leurs jeux cultes (Rainbow Six, Backstab, Pac-Man Kart Rally ou encore Shadow Guardian en ce qui me concerne). Certes, la console ne fait pas téléphone, donc les possesseurs d'Xperia Play peuvent garder la bécane en parallèle et donc les jeux en question.

Autre point négatif : quelques jeux optimisés ainsi que les émulateurs, qui ont presque tous un système de détection de touches, ne reconnaissent pas les gâchettes R2 et L2. Regrettable dans les jeux type FPS ou combat, où plus on a de touches et mieux ça se passe.

On regrette aussi l'absence de la touche Select, alors que Start est bien présente, et plus encore celle de la touche Menu. Dans certaines applis, elle est le seul moyen d'accéder au menu, Y ne répondant pas comme dans beaucoup d'applis et la barre Android n'apparaissant pas (les paramétres ne permettent pas de la faire apparaître systématiquement).

Pressez Virgule pour commencer 

L'exemple le plus cinglant est Kainy, précieuse appli qui streame n'importe quel jeu PC sans carte graphique spécifique. Une fois lancée, impossible d'accéder au menu et donc de configurer les touches et régler la caméra avec précision ! Autrement dit, l'expérience en prend un sacré coup. Elle n'est pas totalement ruinée, car dans un fichier texte sur le PC, les touches de la  Shield correspondent à des caractères tels que ', ( ou a. Donc, en les identifiant toutes, on peut attribuer ces touches aux commandes du jeu. Mais ça reste du bricolage et on espère vraiment que Nvidia sortira une maj pour permettre d'accéder au menu dans n'importe quelle appli (on peut aussi espérer que Kainy se mette à jour dans ce sens).

Globalement, ces points négatifs restent de l'ordre du détail et les nombreuses qualités de la machine en font sans problème un excellent produit, qui vaut certes cher mais dont la finition et la solidité, sans oublier la puissance et la qualité de l'écran, justifient l'investissement.

Vous n'aviez jamais fait de retrogaming

D'autant qu'outre les jeux Android et le streaming PC, on accède à tous les émulateurs, de nos jours systématiquement dotés d'un système de reconnaissance des touches. La puissance du Tegra 4 aidant, on peut faire tourner des jeux PS1, N64, des jeux Mame toujours problématiques jusque là et même certains titres PSP de manière quasi parfaite, son, affichage et Framerate nickels. Ces performances, ajoutées à la qualité du pad et de l'écran, font de la Shield la nouvelle rolls de l'émulation portable.


Soulignons enfin sa capacité à faire tourner les jeux Android les plus ambitieux au plus haut niveau de qualité, car cela en fait une vraie concurrente à la Vita. Un titre comme Asphalt 8, claque technique annonciatrice de ce qui nous attend en 2014, n'a en effet rien à envier aux plus beaux jeux de la Vita.

Le syndrome PSP GO

Malheureusement, sa nature 100 % jeux dématérialisés met en péril un réel succès de la machine, car les boutiques de jeux vidéo ne la vendront pas, tout comme la PSP GO, les marges se faisant traditionnellement sur les jeux. Donc, pas de jeux à vendre = pas de marge = pas de Nvidia Shield en magasin.

Cela contrecarre sérieusement la carrière grand public de la machine, qui est donc clairement vouée aux core gamers, trop peu nombreux pour faire de celle-ci un hit commercial.

Un Android protecteur

Mais heureusement, le format Android est lui très populaire, donc aucune inquiétude quant aux sorties de nouveaux jeux. D'autant que de plus en plus souvent, les jeux s'inspirent des émulateurs et proposent un système de reconnaissance des touches, quelle que soit la bécane (ceux de Madfingers notamment, qui permettent aussi de les attribuer comme on veut). Ainsi, la fin de l'année sur Shield devrait se passer à merveille avec notamment les sorties de Dead Trigger 2, Modern Combat 5 et Call of Duty : Strike Team.

Une machine de guerre

Evoquons pour conclure quelques aspects techniques, tels que l'autonomie (Environ 4 heures à plein régime - genre jeu très gourmand et en online) ou la mémoire interne qui fait en tout 16 GO, dont 12 sont séparés en tant que carte SD virtuelle. Bon plan pour épargner la véritable mémoire interne, donc les performances de la bécane, et disposer d'un max de place sans ajout de carte micro SD. Car oui, la machine dispose également d'un port micro SD qui accepte les cartes jusqu'à 64 GO. De quoi trimbaler sur soi une bonne partie de l'histoire du jeu vidéo jouable à tout moment. Encore que, "trimbaler sur soi"' ne soit pas le terme le plus approprié, car la perfection du pad induit un encombrement certain et un poids impressionnant, qui est un plus pour une sensation de confort quand on joue, mais à condition de ne pas être un enfant de 8 ans qui saura à peine soulever la bécane !


On notera également une sortie mini hdmi, histoire de se croire définitivement sur 360 en jouant aux plus beaux jeux sur une télé HD. Par contre, pas d'appareil photo, de caméra et de téléphonie : la Shield est seulement une console, même si elle est dotée d'un accès internet via le navigateur Android ou même Chrome (navigation très confortable avec les deux sticks). Elle dispose aussi d'un accès direct au Google Play, même si elle a aussi une Shield Zone, qui réunit les jeux optimisés et les jeux PC compatibles pour le streaming officiel

En résumé, une superbe machine, ce qui se fait de mieux actuellement sous Android, tellement à la pointe que toutes les autres machines comparables - smartphones, tablettes et consoles portables -prennent un violent coup de vieux dès la première utilisation.

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